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Le monde change, et la façon de travailler aussi...

samedi 22 octobre 2016, par synper

Plus que jamais, avec la crise que nous traversons, le Conseil régional a besoin de mobiliser toutes les énergies pour relever le défi d’un service public plus efficace. S’ajoute la nécessité de répondre aux nouveaux objectifs d’une mandature, radicalement différente des trois précédentes. La première énergie à mobiliser est, bien évidemment, celle apportée par les agents. Et le SYNPER, syndicat représentant les personnels du conseil régional d’Île-de-France, est particulièrement attentif aux changements en cours.

Aux 4ème rencontres du dialogue social, à Suresnes, Madame Valérie Pécresse a levé le voile sur l’organisation innovante qu’elle souhaite proposer aux agents du conseil régional d’Île-de-France.

Les quatrième rencontre du dialogue social

L’autonomie et la responsabilité

L’engagement proposé au conseil régional repose sur la confiance dans le professionnalisme des agents en charge du service public. La mobilisation proposée se base donc sur l’autonomie et la responsabilité, par un travail défini par objectifs et évaluation des résultats.

Ce faisant, la Présidente du conseil régional va à l’encontre d’une vision fortement ancrée et partagée par les salariés et les encadants que la première finalité du management est « d’organiser et contrôler le travail ». Cette vision, infantilisante et déresponsabilisante, pregnante dans notre organisation actuelle très bureaucratique, doit évoluée, le SYNPER en est conscient.

Cette culture du contrôle, où l’on va reprocher les retards ou refuser des jours de congés, s’intéresse au process et non à la finalité de celui-ci. Or, si l’on veut parler d’efficacité, il faut une autre évaluation. Il faut regarder les objectifs et le travail réalisé.

Un service public moderne
Télétravail et nouvelles technologies

Être responsable c’est avant tout assumer les conséquences de ses actes, qu’elles soient positives ou négatives. « Il faut arrêter de faire comme si les salariés n’étaient pas des adultes, capables de s’organiser eux-mêmes, c’est-à-dire de décider le lieu, le moment et la façon dont ils veulent travailler. Je parle là des horaires flexibles, du télétravail et tous les outils qui ont pour conséquence d’accroître l’autonomie des personnes » s’est exclamée Laurence Vanhée, invitée aux Rencontres du Dialogue sociale. Elle a ajouté, avec malice : « Le travail des enfants est interdit.. alors pourquoi s’obstiner à regarder les salariés comme tels ! »

Ces changements d’organisation ont un impact sur la structure de la collectivité : c’est pourquoi le SYNPER est très actif dans les négociation en cours et place toute son énergie dans la négociation du télétravail et de la dématérialisation. Nous sommes parfaitement conscients que c’est l’élaboration d’une nouvelle culture dans la collectivité qui doit se négocier. Il faut remplacer les petits chefs par de vrais leaders, qui doivent avoir et partager une vision, que l’équipe met en œuvre. Nous sommes aux antipodes d’un mille-feuilles hiérarchique ou l’exercice est de passer son temps à demander des instructions au-dessus et dire que l’on n’en a pas en-dessous. Lily la fourmi a l’espoir que changer cette organisation du travail permet d’espérer s’épanouir enfin au travail.

Organisation du travail à la Région
Organisation du travail à la Région : 2 jours de travail pour 80% des agents en 2018 !

Le Bien Être au travail

Le SYNPER est résolument un syndicat positif. Pourquoi ? Parce qu’il faut être obstiné pour défendre le droit au bonheur au travail. Et nous sommes déterminés à le faire, pour vous. Mais aussi pour les franciliens. En rendant les agents heureux, on crée un cercle vertueux qui s’étend dans nos cercles privés, familles et amis, lorsque l’on rentre du travail. Et au travail même, il est contagieux auprès de nos acteurs, collègues et usagers. Le bonheur donne du relief et de la couleur ! Et, vous le savez, le SYNPER, apolitique, « ne voit pas rouge », mais rêve d’une mosaïque de mille couleurs qui savent vivre ensemble, coopérer et construire.

Aux rencontres du dialogue social, Laurence Vanhée, a lancé les questions impertinentes suivantes : « savez-vous qu’un salarié heureux est, en moyenne deux fois moins malade ? Qu’il est six fois moins absent ? Ou qu’il est neuf fois plus loyal. » Bien évidemment, cela à beaucoup plus à Lily la fourmi !

Le SYNPER négocie actuellement, au conseil régional, un accord sur le Bien Être au travail. Il est raillé par la CGT, qui s’y oppose farouchement. Il y a un conflit idéologique important. Dans le communisme, le travail est une valeur centrale, douloureuse, inscrite dans la lutte de classe. Y voir une possibilité de Bien Être est juste insupportable pour les marxistes. Le bonheur au travail n’est possible qu’avec l’avènement du communisme [1] . Alors le voir arriver avec Valérie Pécresse, cela irrite ! forcément...

Lily la fourmi n’a qu’un parti, celui d’en rire. Et cet humour participe au bien être des salariés du conseil régional d’Île-de-France depuis longtemps [2], puisque nous sommes le plus ancien syndicat légalement constitué dans la collectivité territoriale...

Les nouveaux outils et espaces de travail

Une des priorités de la présidente du conseil régional est la recherche d’économie. Le conseil régional quitte les beaux hôtels particuliers du septième arrondissement de Paris pour les quartiers populaires de Saint-Ouen. La CGT et la CFDT demandent à l’exécutif de faire les comptes dans l’espoir vain de démontrer que le déménagement à Saint-Ouen coûte plus cher que de rester dans les hôtels particuliers septième arrondissement de Paris. Ce faisant, et malgré leurs pétitions contre les « open spaces », ces organisations encouragent la mise en place d’espaces partagés qui permettent une rentabilisation de l’espace occupé et génèrent des économies. En effet, un bureau individuel n’est occupé qu’à 45% (si on retranche les congés annuels les arrêts de maladie, les autorisations d’absence et les déplacements) [3].

Alors, comment défendre les intérêts des salariés dans une opposition stérile et binaire ? Comment dépasser le jeu de ping-pong entre ceux qui veulent faire des économies et ceux qui ne veulent pas bouger ? Et bien, c’est là que réside la force du syndicalisme réformiste dont se revendique le SYNPER. Notre pratique syndicale qui tend à obtenir des avancées pour les salariés par le jeu du dialogue social (entre l’employeur et nous). C’est pour cette raison que le SYNPER accepte d’écouter les arguments de l’employeur et ses démonstrations. Un dialogue ne peut s’établir que sur un respect mutuel et, de la même manière que nous voulons que nos arguments soient écoutés lorsque nous les avançons, nous écoutons les arguments de notre partenaire social. Notre attitude ne conduit donc pas à renoncer à ses valeurs mais à négocier dans une logique de « gagnant - gagnant ». Voilà ce que défend le SYNPER dans l’intérêt des agents. Il ne les enrôle pas dans un combat idéologique qui n’est pas le leur.

Concrètement, face à cette volonté de réorganiser les espaces de travail, le SYNPER, a demandé à Monsieur Patrick Stéfanini, Directeur général des services (DGS) de la collectivité, de ne pas faire d’économie dans l’aménagement. En effet, d’une part l’achat de mobiliers neufs ne coûte pas plus cher que le déménagement d’anciens mobiliers qui, de surcroit, seront inadaptés. D’autre part, chercher à faire une double économie en étant pingre sur les aménagements des espaces partagés est catastrophique et contre performant et génère, par la suite, des correctifs très coûteux. Cette première étape de la négociation a été gagnée par le SYNPER : Le DGS a accepté notre proposition qu’un choix de l’environnement de travail soit sur la base de la qualité et non d’une mesquine économie.

Ce levier de la qualité nous permet d’espérer pouvoir faire bénéficier aux agents des dernières innovations en matière d’agencement des lieux de travail. Archimède le disait : « Donnez-moi un levier et je soulèverai le monde ! ». Avec le levier de la qualité, les espaces de travail partagés seront un gain et non une dégradation de nos qualités de travail. C’est ambitieux. Mais c’est ce que nous voulons négocier pour vous ! A vrai dire, nous sommes confortés dans la pertinence de l’objectif de notre négociation pour deux raisons :

  • Tout d’abord, ce que nous voyons mis en place ces dernières années [4] confirme que l’open space des années cinquante n’a rien à voir avec les espaces de travail partagé d’aujourd’hui. La plupart des salariés du conseil régional partage actuellement un bureau à deux ou à trois personnes. Ces espaces ne sont pas conçu pour travailler ensemble. Les espaces de demain auront été réfléchi pour cela. Aujourd’hui, on ne choisit pas la personne ou les personnes avec qui on partage son bureau. Les nouveaux espaces de travail partagé permettent de s’assoir où l’on veut, près et loin de qui on veut. Plus encore, aujourd’hui, seulement certains (les hauts responsables) ont un bureau individuel. Les nouveaux espaces partagés permettent la mise en place de bureaux individuels mutualisés pour tous, que l’on peut aller occuper le temps d’une mission ou d’un travail ponctuel. Et c’est ces avantages que Lily la fourmi veut pour vous.
  • D’autre part, la mise en place du télétravail rendra la présence au bureau différente. On y recherchera du contact, de la transversalité, du débat. On est loin de la « bureau »-cratie. Le travail sera nécessairement recentré sur les objectifs et non sur la présence entre les quatre murs de l’employeur ce qui n’a jamais été la garantie d’un travail effectif [5]. C’est ce retour au sens du travail que Lily la fourmi veut pour vous.

Le SYNPER défend la vie au travail. C’est notre profonde motivation et notre engagement complet. Et la vie, c’est le changement.

Portfolio


[1Sur ce sujet, vous lirez avec plaisir le livre de Dominique MEDA "Le travail, une valeur en voie de disparition" au Edition Alto-Aubier, 1995

[2« La gélothérapie, du grec « gelos » signifiant rire, est la thérapie par le rire. Elle étudie les effets du rire sur le corps, la psychologie et la physiologie. Ses promoteurs la qualifient parfois de « rigolothérapie » ou de « rirothérapie » ; ils la présentent souvent comme une médecine complémentaire ayant des fondements thérapeutiques. » Wikipédia.

[3Le Figaro, 23/05/2011, Le bureau individuel remis en question.

[4Voir ces deux articles récents :