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Pour ou contre les autorisations d’absence à l’occasion des fêtes religieuses ?
samedi 24 juin 2017, par
Nous sommes le seul syndicat à avoir un regard bienveillant à l’égard de toutes les religions. Et voici notre réponse à la question de savoir si donner des autorisations d’absence à l’occasion des fêtes religieuses des différentes confessions est juste ou pas.
L’article L3133-1 du Code du Travail définit onze jours fériés, dont six de nature catholique. Il ne contient aucune disposition ouvrant droit à des autorisations d’absence pour motif religieux en-dehors de ces fêtes. La situation est toutefois différente selon que le salarié se situe dans le secteur, privé, qui dépend de cet article du code du travail, ou qu’il se situe dans le secteur public qui bénéficie des autorisations d’absence ici interrogées.
Ce préalable est important pour moi, Lily la fourmi. Car ces autorisations d’absence sont un acquis important dans la société laïque dans laquelle nous sommes et que j’aime. D’autres traditions syndicales ont une vision de la laïcité peu évoluée et considère que la religion est « l’opium du peuple ». Notre laïcité républicaine est évoluée c’est-à-dire qu’elle donne à chacun la possibilité de vivre sa religion. Il est apparu injuste que le calendrier historique français permette facilement aux catholiques d’exercer leur religion mais ne permette pas aux autres religions de vivre leurs fêtes. Les autorisations d’absences sont venues combler ce besoin dans le secteur public.
Maintenant, le service public devant pouvoir se faire, ces facilités ont non pas la forme de jours fériés supplémentaires, ni de congés, mais la forme d’autorisations d’absence. "Les chefs de service peuvent accorder aux agents qui désirent participer aux cérémonies célébrées à l’occasion des principales fêtes propres à leur confession, les autorisations d’absence nécessaires." Ce ne sont que des motifs liés à l’intérêt du service qui peuvent amener un chef à refuser une telle absence. Mais cette absence n’est pas un droit et peut être refusée. Les fêtes religieuses, comme la garde d’enfants malades, l’aménagement d’horaires pour les femmes enceintes … sont des autorisations d’absence accordées sur demande de l’agent « sous réserve des nécessités de service ».
Reste que le système est imparfait, comme le souligne implicitement la question de cet article. Ce système vient chercher à combler une différence entre les facilités du calendrier de « la fille ainée de l’église » avec les calendriers des autres religions qui n’ont pas marquée notre histoire hexagonale. C’est la différence entre l’équité et l’égalité. Pour permettre à tous de « voir leur dieu » on a créé une organisation qui n’est pas égalitaire et que l’on pourrait illustrer ainsi, car, comme tu sais, le SYNPER aime les dessins :
Imagine, à la place des caisses, des autorisations d’absence pour permettre à chacun de « voir son dieu ». Le catholique n’en as pas, c’est vrai, mais les autres en ont besoin.
En 2012 Eva JOLY avait proposé l’établissement de jours fériés supplémentaires. Mais ce n’est pas vraiment dans l’air du temps. On en est à vouloir réduire le nombre des autorisations d’absence, comme le souligne le rapport Laurent de 2016, ce qui invite à supprimer de telles autorisations.
Une solution aussi égale qu’équitable n’a pas été trouvée, ce qui explique l’insatisfaction légitime que procure ce système. Mais j’espère que cette explication vous permettra de comprendre le POURQUOI de ce choix, qui est la bienveillance, et donc de le rendre « plus acceptable ».