Amin Maalouf, Le labyrinthe des égarés

Le labyrinthe des égarés de Amin Maalouf est excellent. Plein d’idées positives. Et surtout c’est un livre qui donne envie de s’emparer de notre destin, en tant que nation, en tant qu’Europe.

L’Europe est en creux de ce livre, c’est à dire qu’aucun chapitre lui est consacré : Amin Maalouf invite à comprendre le choc des civilisations, en présentant différents blocs - le Japon (et la Corée), l’URSS, la Chine, les États-Unis. Il présente leurs logiques et leurs errements, sans complaisance et sans manichéisme. On a l’impression que dans la lignée des identités meurtrières, un magnifique essai qu’il a écrit il y a plus de vingt ans, il décrit les identités que ce sont forgées ces blocs et comment, si ces blocs n’y prennent pas garde, elles deviennent des identités meurtières.

Le souffle humaniste qui porte ce livre, très agréablement écrit au point que les phrases vous bercent parfois comme de la musique, place le lecteur, in fine, face à plus d’interrogations que de réponses, mais souligne la liberté qui reste au coeur de toutes les entreprises humaines, mêmes complexes comme la construction d’une civilisation. Quel monde voulons-nous ? Et tout semble possible ! Le politique reprend tout son sens, lorsque l’on voit les bâtisseurs de ces blocs et comment leurs visions les a façonnés.

Un petit paragraphe parle de l’Europe - absente du reste de l’ouvrage comme nous l’avons dit ci-dessus : « Je serais l’homme le plus heureux du monde, si ma patrie adoptive, l’Europe, se décidait enfin, comme l’ont souhaité Victor Hugo, Stephan Zweig et tant d’autres, à bâtir ses propres « États-Unis », fédérés sur le modèle de l’Amérique. » Un clin d’œil pour défendre une Europe forte que notre syndicat européen veut partager avec vous à la veille de nos élections européennes à venir en juin 2024.