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La grève de l’intelligence
lundi 6 mars 2023
La réforme de la retraite, elle est une nécessité. Être attaché au système de répartition, c’est défendre son équilibre. D’ailleurs, face au déséquilibre actuel, l’idée d’une retraite par capitalisation fait son retour. Défendre l’immobilisme, c’est en réalité détruire nos retraites.
Si la réforme est nécessaire, elle doit être négociée. Et la négociation demande de l’imagination. Or, c’est ce qui manque cruellement au syndicalisme aujourd’hui, aimanté par une vision archaïque du dialogue qui consiste à « taper d’abord et discuter ensuite ». Or cette stratégie primaire revient à ne jamais discuter, car en l’absence d’interlocuteur, la voie est libre pour le gouvernement d’avancer comme il l’entend.
Dans ce contexte, l’espoir que portaient les syndicats réformistes, la Cfdt, l’Unsa, la Cftc, c’est évanoui. Leur incapacité à négocier et l’aimantation de leurs idées par celles des syndicats révolutionnaires, la Cgt, Force ouvrière, Sud, la Fsu, provoquent une pauvreté intellectuelle désespérante. S’il n’y avait le syndicat SYNPER...
Au plus près des travailleurs, le syndicat SYNPER a organisé diverses réunions pour expliquer la réforme des retraites, analyser ce qu’il avait de bien, ce qu’il n’y avait pas de bien, et indiquer comment nous négocierions, si nous avions déjà la représentativité nationale que nous sommes en train de construire. Notre posture modérée, nous l’assumons. Nous l’avons discutée, débattue, et elle est un diagnostic partagé par nos adhérents. Nous n’appelons pas à la grève.
Cette grève est désolante, tout d’abord parce que le projet est une réforme modeste et qu’une négociation respectueuse aurait permis de la transformer en bonne réforme. Ensuite, parce qu’avoir pour objectif de « bloquer le pays » est pour le moins étrange. Cette posture est aimablement expliquée par une des organisations syndicales, la cgt, qui indique vouloir « mettre à genoux l’économie française ». Il est stupéfiant de voir que c’est à ça que se résume l’intelligence collective de 13 organisations syndicales françaises : CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU, Unef, la Voix lycéenne, FAGE, FIDL, MNL.
Il est vraiment temps que le SYNPER s’empare d’une représentativité nationale.