Accueil > Le développement > Au delà du travail > Le SYNPER demande la commémoration de l’abolition l’esclavage
Le SYNPER demande la commémoration de l’abolition l’esclavage
mardi 7 mai 2013, par
Le « Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage » devient le « Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage » [1]. Ce comité fait toute proposition et recommandation au Premier ministre et aux membres du Gouvernement concernant, notamment, les commémorations.
Le syndicat FA-FPT / SYNPER IDF est le seul syndicat à demander à ce que la collectivité territoriale, la Région Île-de-France, offre à ses salariés une journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Cette demande s’inscrit dans la reconnaissance de l’histoire des salariés de la région où les ultra-marins sont particulièrement nombreux. Dans ce cadre, le devoir de mémoire nous semble nécessaire.
Pour mémoire, la loi [2] a permis la commémoration de l’abolition de l’esclavage par la République française dans les départements de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion, ainsi que dans la collectivité territoriale de Mayotte. Pourquoi cette commémoration n’aurait-elle lieu que sur une partie du territoire de la République ? Plus encore, une collectivité territoriale non ultra marine, dont les salariés sont particulièrement concernés par cette histoire [3], ne devrait-elle pas aussi commémorer l’abolition de l’esclavage ?
Au sein de notre organisation syndicale, l’idée a été défendue par Gabriel MARTINELLI devant le bureau. Puis, lors du Comité Technique Paritaire (CTP) du 22 octobre 2012, Joel PETREMONT, en tant qu’expert, au nom des salariés, c’est exprimé ainsi :
M. Joël PETREMONT – (...) « J’aimerais encore aborder un point qui concerne la journée de l’esclavage que les agents demandent, parce qu’il y a certaines administrations qui l’ont et à notre niveau, on ne l’a pas. Donc, on se sent un petit peu blessé, en quelque sorte, de ne pas avoir cette journée de commémoration. »
L’employeur, aiguilloné par un élu, a ainsi répondu :
M. Clément ORTEGA-PELLETIER, représentant de la collectivité au CTP, groupe Front de gauche (Parti communiste français · Gauche Unitaire · Alternative Citoyenne) – « (...) cette journée de commémoration de la fin de l’esclavage qui est, pour moi, politiquement un sujet de droit de mémoire et pas seulement de devoir de mémoire, mais de droit de mémoire pour tous. Je ne pense pas que le CTP soit le cadre adéquat pour traiter cette question, mais peut-être que ça mérite une réflexion sur, comment au sein de notre institution on peut avoir un certain nombre d’initiatives autour de cette question, et pas uniquement – je comprends très bien le décret qui concerne uniquement ceux qui travaillent dans les DOM – mais je crois que nous aussi, je ne vais pas refaire toute l’histoire de l’esclavage, je crois que l’Ile-de-France, si aujourd’hui elle est la Région la plus riche d’Europe, on en doit beaucoup à ce qu’a été l’esclavage, et je crois que cela serait politiquement assez juste de regarder comment on peut imaginer une commémoration au sein de notre institution. »
M. le Président du CTP, Président du conseil régional, Jean-Paul HUCHON – « Je crois que c’est une question qui a déjà été assez largement abordée, y compris dans cet hémicycle, la question a été posée à plusieurs reprises en séance et c’est M. Abdelhak KACHOURI qui en a la charge. Donc, je pense que c’est à voir avec lui dans la commission compétente. En tout cas, la journée n’a pas été déclarée fériée, mais c’est comme la reconnaissance du phénomène de l’esclavage qui a été faite très récemment, et tant mieux, parce que cela répare une très longue injustice. (...) »
Contactez Lily la fourmi pour lui poser vos questions ! Cliquez ici pour ce faire. |
Voir aussi nos articles :
– Une aide pour se rendre à des obsèques en Outre-Mer...
– Les congés bonifiés
[1] Voir le Décret n° 2013-382 du 6 mai 2013 modifiant le décret n° 2009-506 du 6 mai 2009 relatif au Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage.
[2] voir la loi n° 83-550 du 30 juin 1983 relative à la commémoration de l’abolition de l’esclavage.
[3] Voir notre article sur les congés bonifiés.