Accueil > Le travail > Le salaire, la contre-partie du travail > La prime au mérite

La prime au mérite

dimanche 8 juillet 2018, par synper

Reconnaissance

La fonction publique est souvent une machine à frustration. Très bureaucratique, elle peut rapidement énerver l’agent innovant, plein d’énergie, qui ne comprend pas les lourdeurs auxquels il est exposé. Lorsque l’agent surmonte ces difficultés, il doit en affronter une autre, l’absence de reconnaissance de ses efforts par un système bloqué d’avancement principalement à l’ancienneté. Alors à quoi bon !

On le voit, l’absence de reconnaissance du mérite est une source de souffrance.

Il est temps de changer ce système et la prime au mérite, portant un nom des plus bureaucratiques, celui de RIFSEEP [1], vient apporter ce changement. Un changement, on l’aura compris rien qu’au nom, qui n’est pas radical.

En effet, dès le départ cette prime au mérite est bridée.

Il y a une part variable et une part qui ne l’est pas. Plutôt que d’appeler les choses par leur nom, la bureaucratie a appelé l’une IFSE [2] et l’autre CIA [3]. Votre mérite individuel pourrait donc être pris en compte dans la part CIA.

Mais ce mérite individuel est une reconnaissance quadruplement frustrante :

  1. tout d’abord parce qu’il s’agit d’une prime facultative. C’est ridicule, n’est ce pas ? Une prime au mérite qui peut ne pas être appliquée !
  2. ensuite parce qu’il s’agit d’une prime annuelle, alors que l’on aurait pu songer à des systèmes plus souples, venant remercier des projets menés à bien ou des efforts particuliers. Cette prise en considération sera donc annuelle au risque que l’eau qui aura coulé sous les ponts et les nouvelles urgences charriées par le cours des choses fassent oublier vos succès.
  3. enfin parce que cette prime annuelle peut comporter une part collective, la réussite de votre service, qui oblitère la part individuelle. En d’autres termes il se peut que ce ne soit pas votre mérite à vous uniquement qui sera pris en considération.
  4. en dernier lieu, cette prime est ridiculement modeste.

Ceci dit, cela va dans le bon sens, aussi le SYNPER est pour. Afin de permettre que ce soit un levier performant, il nous prarait nécessaire de mettre en application le CIA sur la base d’une prime individuelle avec le taux le plus élever possible.


[1RIFSEEP : Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel.

[2IFSE : L’indemnité de Fonctions, de Sujétions et d’Expertise

[3CIA : Le complément indemnitaire annuel