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Le SYNPER du CD92 se lance dans la lutte contre les addictions

dimanche 12 janvier 2020, par Aimé la fourmi, synper

L’alcoolisme
Au lieu de dénoncer l’état d’ébriété, Lily la fourmi voit le verre à moitier vide (!) et valorise l’abstinence. C’est vers cette attitude positive qu’il faut encourager les les agents malades d’alcoolisme à aller.

Au Conseil départemental des Hauts-de-Seine, l’équipe du SYNPER porte un projet ambitieux et original : en finir avec les problèmes d’addiction au travail en mettant la hiérarchie, les représentants du personnel et la RH autour d’une table et en signant un Accord-Cadre.

En effet, la complexité du problème de l’addiction demande une approche où la pluridisciplinarité des acteurs sera une richesse pour apporter une solution, et un dialogue social constructif est un espace qui se prête particulièrement bien à l’échange de points de vue différents pour obtenir une solution solide et consensuelle.

N’hésitez pas à nous contacter pour participer à ce travail.
Voici la proposition faite par le SYNPER :

Accord-Cadre prévention et lutte contre les addictions - 10 juillet 2019

Projet - rédaction initiale Aimé MABONDZO - à amender, corriger, améliorer dans le cadre d’un dialogue social de qualité.

Beaucoup de Français font un usage quotidien de produits psychoactifs : tabac, alcool, cannabis. D’autres y ont recours occasionnellement. Certains, enfin, sont directement affectés par les usages de tiers. Les addictions, ce sont aussi des comportements, tels que l’usage excessif des écrans ou des jeux vidéos, qui enferment et qu’on ne peut plus maîtriser. Les jeux d’argent, comme les drogues, modifient le système de la récompense du cerveau. L’addiction au jeu est même, pour le moment, la seule addiction sans substance reconnue par le DSM-5, le manuel de référence des psychiatres.

Les risques et les dommages sont clairement établis. Chaque année, le tabac et l’alcool sont responsables du décès respectivement de 73 000 et de 49 000 personnes. Ces chiffres ne sont pas acceptables. Les conséquences sur le lieux de travail de comportements addictifs sont désastreuses, tant pour ceux qui en sont victimes que pour les collègues et les usagers.

A 17 ans, 25 % des adolescents fument quotidiennement du tabac et 8 % consomment de l’alcool plus de 10 fois par mois. 44 % des jeunes de 17 ans ont connu un épisode d’alcoolisation ponctuel important (API) dans le mois, avec des variations significatives selon les régions. Pour le cannabis, la consommation mensuelle place les jeunes de 16 ans dans les premiers parmi 35 pays européens. Avec près 2000 agents participants au Service Public de l’Education, Nationale, le Conseil départemental doit avoir une démarche exemplaire offrant l’exemple d’un environnement protecteur.

Le Conseil départemental des Hauts-de-Seine veut porter une démarches préventives au sein de la collectivité, concernant l’ensemble des addictions, avec et sans consommation de substance, c’est-à-dire tant l’alcoolisme que l’addiction aux technologies de l’information et de la communication (TIC) par exemple, et une démarche de réaction lors de leur survenance pour limiter leurs conséquences dans le milieu professionnel et aider les individus à s’en libérer. La démarche d’un Accord-Cadre place les représentants du personnel au cœur du dispositif et souligne une démarche qui n’est ni de stigmatisation ni de sanction, mais de prévention et d’assistance.

Une culture commune des acteurs de la prévention pour un regard large sur l’addiction : Alcool, Tabac, Drogues, Ecrans, Jeux d’argent

La réussite d’une politique de prévention et de lutte relatives aux conduites addictives repose sur la capacité à mettre en place une prévention collective en concertation avec les instances représentatives du personnel, en priorité les CHSCT (Commission d’Hygiène et de Sécurité et Comité d’Hygiène et de Sécurité), les acteurs de la prévention, conseillers et assistants de prévention et médecins de prévention, ainsi que les autres intervenants RH tels que les assistants sociaux, les psychologues du travail et les responsables de formation.

Des formations spéciales seront mises en place afin de privilégier un diagnostic commun et une terminologie commune et faciliter ainsi le travail commun des différents acteurs de la prévention.

Une exemplarité des responsables

La formation de l’encadrement, premier échelon amené à constater les effets de l’addiction, et parfois victime, doit permettre la diffusion de la culture de prévention et de lutte. Des formations spécifiques, si possible internalisées pour favoriser une appropriation de la culture, seront mises en place.
La convivialité et l’organisation d’événements festifs, qu’ils soient au nom du service ou de la collectivité, ne doivent pas être l’occasion de dérogation à la législation. Ces évènements doivent être en concorde avec la politique de prévention et de lutte contre les addictions. Notamment : Aucune boisson alcoolisée ne peut être stockée dans les bâtiments ; l’usage de boissons alcoolisées lors d’événements festifs doivent faire l’objet d’une évaluation sur la nécessité de sa présence vis-à-vis du public, et doit prévoir la mise à disposition d’outils de contrôles de l’usage limitant dans le temps et dans la quantité la présence des alcools.

Une aide directe des agents, pour valoriser l’abstinence : un objectif et des moyens

Il est rappelé le droit à la déconnexion, mis en place lors de l’Accord-Cadre pour une meilleure efficacité du Service Public par la qualité de vie au travail, l’autonomie et la responsabilité.

Ce droit est complété par des conférences organisées sur l’addiction aux jeux afin de sensibiliser les agents sur les risques liés aux jeux et plus particulièrement les jeux d’argent. Seront mises en place au siège comme aux lycées des réunions de sensibilisation avec des témoignages, notamment au travers des Alcooliques Anonymes, afin de placer l’agent au coeur des préoccupations, de développer auprès des collègues la compréhension que les addictions sont des maladies et d’inviter les collègues concernés à une démarche individuelle d’abstinence et/ou de soins. La médecine du travail pourra adapter les horaires et les postes de travail pour faciliter ces démarches constructives.

Renforcer la pertinence et la visibilité des avertissements sanitaires

Il est nécessaire de rendre chaque agent acteur et responsable de sa santé en lui offrant des moyens d’actions par :
 Le renforcement de la visibilité et de la lisibilité des informations obligatoires en s’assurant de la présence de ceux-ci sur chaque site afin de permettre une responsabilisation collective.
 La mise en place (ou le rappel) d’un numéro d’appel et d’une plaquette de présentation sur les risques d’addiction afin de faciliter la prise en charge individuelle.

La culture de prévention et de lutte contre les addictions doit se traduire par un engagement affiché par la Collectivité et les organisations syndicales signataires.