Accueil > La fourmilière > Cartographie de la Fourmilière... > France > Région Île-de-France > Le SYNPER vous parle des causes de l’absentéisme à la Région Île-de-France

Le SYNPER vous parle des causes de l’absentéisme à la Région Île-de-France

dimanche 22 septembre 2013, par synper

Depuis longtemps, le SYNPER dénonce la souffrance des agents des lycées de la Région Île-de-France [1]. Aujourd’hui, la Chambre Régional des comptes en donne le prix : Elle l’évalue à 40,3 millions d’euros par an !

Les 8 145 agents permanents rémunérés par la Région sont absents, en moyenne, plus d’un mois par an. S’y ajoutent les agents contractuels. Le nombre de jours d’absence est plus élevé que celui des autres régions et « supérieur à celui des grandes communes et départements franciliens » souligne le rapport. 59,5 % des absences sont dues à une maladie ordinaire, un accident du travail ou de trajet !

La politique de la collectivité est la cause principale de cette situation. Le SYNPER a identifié quatre causes :

1. Certains agents ont des temps de trajets de plus de deux heures et sont signalés sans effet par la Médecine du travail comme sujet au stress du par le transport [2]. « Ces agents n’ont qu’à demander une mobilité ! Après tout, c’est leur problème », pense l’employeur pas très au fait de ses obligations en terme de santé au travail.
Le SYNPER est en discussion avec le groupe participant à la majorité actuelle de la Région, EELV, pour trouver des solutions afin d’aider à la réduction des temps de trajets des salariés.

2. L’inapitude à l’emploi est une autre cause de l’absentéisme. Le SYNPER a dénoncé au Procureur de la République, jeudi 19 septembre 2013, la situation d’un agent laissé deux ans à travailler sur un poste où la Médecine de travail avait identifié son inaptitude. Le dos fracassé, il demande une reconnaissance d’accident de travail et de maladie professionnelle... et l’employeur ne lui répond même pas le laissant en maladie ordinaire.
Nous attendons avec impatience la réaction du Procureur de la République qui représente l’ordre public, en opposition avec les intérêts d’un employeur qui fait la sourde oreille pour ne pas entendre ses erreurs.

3. Plus encore, le SYNPER a dénoncé l’absence de politique de prévention des risques. L’employeur n’a toujours pas adopté le document unique, document de prévention des risques.
Il s’est occupé rapidement des agents du siège, en déléguant à une entreprise extérieure l’évaluation des risques, et à produit en hâte un document qu’il se refuse à réactualiser notamment au regard des risques des 180 agents de la Tour Montparnasse [3].
En ce qui concerne les agents des lycées, se cachant derrière la « double hiérarchie » [4], la Région Île-de-France se refuse à mettre en oeuvre des actions pénales à l’encontre des chefs d’établissement laissant les agents sans aucune prévention (nous avons pourtant constaté des absences de CHS, des absences de registre d’hygiène et de sécurité, des absences de document unique du site). Dès lors, la collectivité a beau jeu de dire qu’elle ne peut pas intégrer dans son document unique l’ensemble des préconisations des 470 lycées ! La prévention des risques des agents des lycées par l’employeur est donc inexistante.
Le SYNPER est le syndicat le plus actif et le plus constructif pour élaborer une politique de prévention des risques au travers du Comité d’Hygiène et de Sécurité (CHS) de la Région Île-de-France. Nous avons un procès en cours visant à faire reconnaitre l’illégalité de la posture de la région qui se refuse à examiner toutes situations individuelles en CHS. Or, sans pouvoir examiner les accidents graves, comment construire une politique de prévention qui en tire les leçons ?

4. Enfin, l’absence d’une politique efficace de remplacement des absents, en faisant peser le travail de plusieurs personnes sur une seule personne, provoque un effet « boule de neige » en mettant en danger la santé des agents au travail. L’examen des causes de ce dysfonctionnement est vertigineux : le sous effectif des antennes RH chargée du suivi des personnels des lycées fait que ces responsables attendent que ce soit l’équipe de direction des établissements scolaires qui signale les besoins ! Il n’y a pas de pilotage de la RH. Il est temps d’anticiper et de construire sur une politique de l’emploi fiable.
C’est pourquoi le SYNPER revendique des recrutements en urgence dans les antennes RH.

Mais les causes de l’absentéisme des agents des lycées sont les mêmes que celles des agents du siège car le mal qui ronge la RH est similaire. Ainsi, on sanctionne des agents des lycées qui volent des pots de yaourt destinés à être jeter dans une cantine scolaire, mais on laisse un supérieur hiérarchique en fonction au siège alors qu’il a hurlé sur une de ses subordonnées au point qu’elle ait du être évacuée par les pompiers. Et ces directives font souffrir les agents des ressources humaines eux-mêmes qui appliquent des valeurs qui ne sont pas les leurs. Ils se désaffilient [5] ou en tombe malade (L’employeur refuse de nous communiquer le taux d’absentéisme des agents de la RH).

Quelques articles de la presse :


[5ëtre affilié, c’est être associé à un groupe. Se désaffilier, c’est ne plus se sentir solidaire du groupe. Ainsi, le SYNPER a en sa possession un mot du Médecin du travail qui - n’en pouvant plus de l’inaction de l’employeur - écrit à l’encadrant en rompant le secret professionnel.